Un boulot de vigile pour un vagabond

(Pour le MJ qui passera et qui voudra s'en occuper, c'est la mission de Kaamelot "Protéger la mine de diamant".)

Ankou: °Et c'est alors que...°

Agito: "TA GUEUUUUUULE!!!!!"

Il allait devenir fou si le récit endiablé de son ärm continuait. Sa tête allait exploser sous le flux non interrompu de paroles dont il n'avait strictement rien à faire si les choses continuaient ainsi. Il avait quitté Kaamelot il y avait déjà plusieurs heures pour se diriger vers la mine dont il était question sur l'affiche, et ce stupide gant était toujours en train de débiter ses récits! Puis subitement, la voix s'arrêta, comme par miracle. Agito s'arrêta de marcher un instant pour souffler et profiter de ce répit. Il patienta quelques instants, le récit ne sembla pas reprendre. Il ferma les yeux un instant... c'était apparemment vraiment la fin de ce calvaire. Le seul petit problème était qu'il avait dû passer pour un fou aux alentours, et il était malheureusement très proche de la mine, et ceux qui y travaillaient avaient dû entendre son hurlement précédent.

Soupirant après une telle performance, il se remit en marche. Il avait envie d'en finir au plus vite avec ce travail, histoire de pouvoir aller réellement se reposer après ce voyage et après s'être mit un peu plus à l'aise financièrement. Il vit donc très rapidement l'entrée de cette mine qui était comme il l'avait deviné toute proche de sa position précédente. Il allait se taper une image de dingue dès le départ, et il suffisait que Ankou refasse des siennes pour qu'en plus on le croie sourd. Mais faisant abstraction de ce détail, il alla à la mine et aborda la première personne qu'il trouva.

Agito: "Bonjour. Je suis venu m'occuper de cette histoire de surveillance de la mine."

Il montra l'affiche qu'il avait embarqué à la personne et attendit simplement la réponse.

Ah c'est vous le bouc émissaire ? Je ne donne pas cher de votre peau, vous allez vous faire descendre...

Le visage de Agito se crispa; il n'était pas vraiment venu demander qu'on lui dise la "bonne" fortune, mais pour savoir où il était supposé aller s'adresser, il n'était pas très doué dans l'organisation des mines. Heureusement, il n'eut pas à s'en faire trop longtemps. Un garde arriva et fit comprendre au mineur qu'il allait devoir les laisser seuls. L'homme, malgré une petite forme de réticence, ne se fit pas prier et retourna travailler dans la mine. Agito jeta un coup d'œil à celle-ci. Quand il y repensait, il n'avait jamais travaillé sous terre, mais cela ne devait pas être plus compliqué que les autres travaux qu'il avait déjà effectué.

Moi c'est Enguerran. On a un souci dans les niveaux les plus inférieurs de la mine. Deux mineurs morts, ca fout la mauvaise ambiance partout. Ne prenez pas mal ce que Roger vous a dit. Parce contre, ce qu'il ignore, c'est qu'un de mes gars a aussi disparut. Et ça ca change un peu la donne. J'aimerais que vous fassiez d'abord une reconnaissance. J'ai mis en place des tours de gardes pour la sécurité des travailleurs, mais j'avais besoin d'un externe pour avoir main mise sur le problème. Avant la disparition de mon bras droit, je vous aurais demandé de faire équipe et de buter la personne ou l'animal qui fait le malin dans le parage. Mais d'abord une reconnaissance. Je veux savoir à quoi j'ai affaire. Des questions ?

Il avait donc atterri dans un sympathique trou ici; mais ce n'était pas comme si il s'était attendu à quoi que ce soit d'autre. Il était ici pour empocher de l'argent, pas pour la détente et la discussion.

Agito: "Je suis Agito, et je vais d'abord vous poser quelques questions pour éclaircir un peu la situation dans ma tête. J'aimerais savoir si les disparus avaient pas des ennemis au sein des travailleurs ou bien des gardes, ça permettrait peut être de savoir si c'est une bestiole qui traîne ou bien si ça peut juste être un dingue. Il n'y a eu que des morts jusqu'à présent? Pas de disparition inexpliquée de matériel ou quelque chose du genre? Sinon, votre gars, c'était qui au juste? Il a disparu quand? Et le deuxième mineur mort, c'est arrivé quand? L'annonce ne parle que d'un seul décès, je présume que c'est récent."

Plus il regardait l'entrée qui menait vers les niveaux souterrains, plus il se disait qu'avoir un ouvrier ayant pété un câble ne serait pas si étonnant. Dieu seul savait ce qu'on pouvait trouver dans les entrailles de la terre. De plus, quand il y repensait, les caveaux étaient bien sous-terre, ce qui était la preuve qu'il pouvait parfois y avoir une faune, et pas forcément très amicale dans le sous-sol.

Agito: "Les bruits dont il est question sur l'affiche, ils ont commencé à se faire entendre quand?"

Cela faisait pas mal de questions, mais Agito voulait tout savoir sur l'affaire, peut être que les informations lui seraient utiles plus tard.

Agito: "Une dernière chose, vous avez parlé des niveaux inférieurs, vous pourriez me donner quelques repères sur la mine? Je suis pas familier de ce genre d'endroit. Et ensuite, on a retrouvé des corps sur plusieurs niveaux différents?"

Après être allé s'asseoir sur un rocher, Enguerran répondit au gros des questions que le mercenaire lui avait posées. Les deux personnes qui avaient été retrouvées étaient du genre à s'éloigner des sentiers battus, et à tous les coups, son bras droit avait voulu aller faire le boulot qui avait été assigné à Agito tout seul, et peut être sans prévenir personne, chose que le vagabond allait tout de suite tirer au clair.

Agito: "Votre bras droit, il a disparu après que vous lui ayez dit d'aller jeter un coup d'œil ou bien il a fait ça sans l'aide de personne de normal?"

Il se doutait déjà de la réponse. Si ce type tenait tant que ça à son acolyte, il y avait peu de chances qu'il l'ai envoyé lui plutôt qu'un simple troufion sans importance. Pour l'instant, l'explication la plus probable était que le premier mort avait été voir à un endroit où il n'aurait pas dû et aurait tenté d'accéder à une zone où il pensait qu'il trouverait un joli filon, et ce faisant il avait libéré la saloperie qui plongeait les secteurs inférieurs dans la terreur; le fait que le caveau soit assez rapproché laissait une plus forte probabilité pour cette thèse, et si ce prospecteur en solo avait trouvé un autre accès à l'une de ces zones, il fallait vite en avoir le cœur net et annoncer que la mine risquait de ne plus pouvoir poursuivre ses activités dans les niveaux inférieurs, à moins que le bilan humain ainsi que toutes les conséquences en découlant n'effraient pas les propriétaires.

Agito: "L'idée que le premier mort ai dégagé un autre accès à ce caveau non loin d'ici vous est-elle venue à l'esprit?"

Il avait posé la question sans vraiment s'attendre à quelque réponse précise que ce soit. De toute façon, pour l'instant, ils ne pouvaient faire que des suppositions, c'était son rôle de déterminer la nature de ce qu'il y avait en bas.

Agito: "J'aurais bien voulu vous emprunter quelqu'un connaissant la mine et ses niveaux inférieurs, mais vu les circonstances, si vous pouviez m'amener au niveau où l'on a retrouvé les cadavres en me passant un plan de la zone et de quoi m'éclairer, je crois que je m'en contenterais pour l'instant."

Malgré les dires d'Enguerran, l'hypothèse du mercenaire semblait avoir une probabilité non négligeable d'être dangereusement proche de la réalité, cela se devinait à la voix du garde, tremblante en dépits de ses affirmations. Tout le monde était plus ou moins conscient des conséquences qu'un tel fait aurait, surtout sur les mineurs. La nature apparemment non souterraine du caveau n'était pas une garantie de ce qu'avait proposé Agito était faux, puisque personne ne l'avait exploré pour en revenir ensuite, ce qui voulait dire que personne n'était en mesure de dire qu'aucun autre accès n'existait. Et quand bien même quelqu'un aurait réussi à en ressortir vivant, l'endroit devait être vaste, et un détail aurait très bien pu échapper à une cartographie (qui aurait sans doute été difficile à établir au vu de la dangerosité des lieux).

Agito garda ses idées pour lui. Ce type n'avait pas besoin qu'on enfonce le clou, d'autant plus que si l'hypothèse se tenait, rien ne prouvait qu'il s'agissait de la vérité pour autant. Il était inutile de répandre plus de panique que nécessaire, surtout si c'était pour se rendre compte par la suite qu'elle aurait été tout à fait injustifiée. Il se contenta donc d'écouter les phrases suivantes de Enguerran, apprenant qu'il n'allait pas être possible d'avoir un guide, mais qu'il pourrait attendre deux heures la relève de la garde pour descendre avec un peu de compagnie, même si cette option n'était pas celle que souhaitait l'homme qui faisait depuis tout à l'heure la conversation avec le vagabond.

Agito: °Dis, toi qui es sorti d'un caveau, tu sais peut être à quelle profondeur on peut aller lorsqu'on est à l'intérieur?°

Évidemment, Ankou ne daigna pas se manifester le moins du monde. Vexé par l'interruption soudaine et brutale de son propriétaire? Difficile à dire, cet ärm ne parlait quasiment jamais en temps normal, et il était déjà arrivé plusieurs fois que Agito s'adresse à lui et se prenne un vent mémorable.

Agito: "Bon. De toute façon j'avais pas l'intention d'attendre deux heures à me tourner les pouces, d'autant plus que descendre avec vos hommes ou pas ne changera rien au fait que ma patrouille se fera en solo si j'ai bien saisi le topo. Je me contenterais de la carte et de la torche, comme je l'ai dis avant. Dès que vous me les avez fourni, je me met au boulot, à moins que vous n'ayez autre chose à me dire."

Il posa la main sur la garde de son arme qui était accrochée horizontalement dans son dos et attendit la réaction de Enguerran; soit il avait encore des choses à lui dire, soit c'était tout, auquel cas il n'allait pas traîner ici et descendre dès que possible.

Et c'est ainsi que son périple dans les profondeurs débuta. Enguerran, sans doute avec un léger soulagement, dès qu'il avait entendu Agito dire qu'il comptait y aller dès qu'il aurait le nécessaire pour trouver son chemin dans les galeries sombres de la mine, s'était empressé de lui procurer une carte, une boussole et une lampe. Il apprit également que la boussole ne lui servirait plus à rien lorsqu'il serait à proximité de gisements de minerais. On lui donna quelques informations supplémentaires afin qu'il puisse plus rapidement se repérer à l'aide de cette carte (une carte ne servant à rien si l'on ne sait pas où l'on est ou bien l'endroit où l'on souhaite aller) et il parti ensuite pour faire sa reconnaissance.

Il se remémora ce que lui avait dit Enguerran alors qu'il entamait son périple dans les entrailles de Mär Heaven: juste aller en reconnaissance et voir ce qui causait la panique en bas. Pour l'heure, abattre la chose n'était pas une nécessité, ce qui voulait dire que si jamais il sentait que les choses tournaient mal, il serait alors sage de faire demi-tour tout simplement. Il serait également judicieux de voir si il pouvait trouver la dépouille du bras droit de celui qui l'avait briefé, histoire qu'il puisse avoir une idée sur ce qui l'attendait, en espérant que le corps se trouve toujours quelque part en bas. Évidemment, l'endroit étant vaste, il ne comptait pas s'attarder sur ce point, mais pensa seulement que retrouver le cadavre, ce qui permettrait en outre de laver tout doute qui pouvait toujours se trouver dans l'esprit d'Enguerran, qui devait avoir une certaine importance dans le personnel de la mine, à ce sujet. Il semblait beaucoup tenir à ce type, peut être étaient-ils amis?

Il cessa de penser à ces choses en arrivant au premier campement et concentra son attention sur les mineurs qui s'y trouvaient. Enguerran ne lui avait pas menti sur les conditions assez difficiles de leur travail, à défaut d'en avoir la preuve, si jamais il n'avait pas prit tout ce que le garde lui avait dit en haut, il en avait désormais la certitude. Tous semblaient à cran, épuisés par le travail éreintant de tous les jours (et peut être par le stress provoqué par ces récents évènements), manifestement aussi accueillant que celui qui avait pu s'adresser au mercenaire à la surface, l'air méfiant vis à vis de Agito; l'hygiène des lieux était, bien évidemment, la dernière préoccupation de ceux qui y travaillaient et de ceux qui les faisaient travailler, la crasse, la poussière et la boue recouvraient souvent les traits de ceux que le vagabond croisait du regard. Si jamais il y avait un malade mental dans le lot, il était parfaitement impossible de l'identifier du regard.

Puis enfin, il se retrouva seul dans la pénombre. Au fur et à mesure qu'il s'éloigna du premier campement, le bruit se dissipa, se dilua, puis finalement s'éclipsa pour laisser place à un silence noir. Seul le bruit des pas de Agito se faisait désormais entendre; il avançait, la lampe dans une main et la carte dans l'autre, s'arrêtant régulièrement pour vérifier l'état de sa boussole et sa position. Ce travail lui convenait pour l'instant; il n'aimait pas vraiment les lieux fréquentés, la présence d'autrui ayant tendance à l'agacer, aussi cet endroit ne le gênait pas vraiment. Certe, il y avait cette sensation d'enfermement et de suffocation qui le prenait régulièrement, mais il se disait alors que ces hommes devaient le supporter tous les jours et sans doute depuis des années.

On lui avait montré trois moyens pour se rendre dans le secteur le plus profond. Le premier était très simple et consistait à prendre l'itinéraire le plus direct pour y aller. Il ne passait alors pas par le moindre campement et allait passer à proximité d'un gisement de minerai, ce qui signifiait que sa boussole serait pendant un certain temps inutilisable.
La deuxième solution était de passer par tous (ou presque) les campements. Ce chemin était bien plus long que le premier, mais présentait deux avantages: si jamais il avait un problème pendant son trajet, il ne serait pas difficile de trouver de l'assistance (à supposer que les mineurs daignent l'aider si jamais il se trouvait en difficulté), et il pourrait également s'épargner la rencontre avec quelque gisement que ce soit, sa boussole pourrait donc le guider d'un bout à l'autre du trajet. Cependant, cette solution était particulièrement longue, et Enguerran préférait qu'il soit le plus rapide possible.
Enfin, il pouvait également prendre un compromis entre ces deux alternatives. Il y avait un tunnel qui menait à un élévateur qui lui permettrait de descendre et d'emprunter une galerie non employée depuis un certain temps. Aucun gisement ne semblait se trouver sur le chemin, et il croiserait un campement avant de prendre l'ascenseur.

Il avait donc eu largement le temps depuis son entrée dans la mine de se faire un avis sur la route qu'il prendrait, et il avait fini par décider après une réflexion relativement courte. Dès que le chemin se présenta à lui, il prit la direction de ce tunnel qui était supposé le mener au campement et à l'ascenseur. La galerie secondaire mentionnée n'étant plus fréquentée, peut être que quelque chose pourrait s'y trouver, comme la dépouille d'un garde trop curieux/héroïque par exemple (donc on est parti pour le troisième itinéraire que t'a proposé).

Il avançait dans la pénombre et le silence quasi total, seulement gêné par le bruit de ses pas. Le trajet n'était pas trop compliqué à vrai dire, aussi n'avait-il pas trop besoin de regarder sa carte. Ce silence lui convenait totalement, au moins, il n'y avait personne pour venir l'enquiquiner avec des histoires dont il n'avait rien à faire, ou bien pour tenter de l'arnaquer d'une quelconque façon.
A vrai dire, sa solitude fut troublée une fois par une patrouille de gardes qui remontait. Il n'y eu cependant pas vraiment de dialogue entre le mercenaire et les habitués de la mine; il se contentèrent de se donner leurs identités avant de continuer, sans accorder davantage de temps pour faire connaissance; Agito sentait de toute façon que même si il tentait de leur parler, cela ne lui apporterait rien de bon. En même temps, peut être que le fait de savoir que quelqu'un avait décidé de venir les aider sur cette histoire pouvait légèrement

Après cette brève rencontre, il continua donc sa route, retrouvant le calme avec lequel il faisait connaissance depuis un certain temps désormais, temps dont il n'avait à vrai dire pas vraiment d'idée précise. Il n'avait pas l'heure sur lui, et la notion du temps, lorsqu'il était éloigné du ciel et du soleil, était extrêmement vague. Il pouvait très bien se trouver dans ces mines depuis une vingtaine de minutes ou bien depuis plusieurs heures, il n'avait aucun moyen de le savoir.

Mais il n'eut pas beaucoup de temps pour songer sur ce dernier point. Alors qu'il continuait de progresser dans la galerie, un cri déchirant se fit entendre en provenant d'un couloir qu'il n'avait normalement pas à suivre pour aller là où il le désirait. Malheureusement, dans le secteur, il y avait un gisement de fer qui allait faire déconner l'aiguille de la boussole si il se dirigeait par là bas. D'un autre côté, il était ici pour ce problème justement, et si jamais la chose qui semait la terreur était remontée jusqu'ici, il fallait le signaler, et pour le signaler, il fallait avoir la certitude de ce qu'il avançait.

Il s'élança donc vers le couloir en songeant d'abord qu'il valait mieux qu'il se laisse un point de repère pour savoir que c'était par cet accès qu'il était arrivé, mais il n'avait pas vraiment d'idée sur ce qu'il pouvait laisser. Une pièce qu'un éventuel mineur passant par là ramasserait avec joie? Son manteau qui avait les attaches pour son arme? Il n'avait pas le temps de les retirer pour les remettre sur sa veste. Sa lampe? Il était inutile d'y songer. Sa boussole et/ou sa carte? Si jamais il n'arrivait pas à les retrouver par un quelconque hasard, il aurait l'air bien fin...
Finalement, alors qu'il arrivait dans le couloir, il se décida à saisir son arme et, d'un grand mouvement, il racla son arme contre la pierre dans le but d'y faire une marque. Il jeta un très bref coup d'œil pour savoir si il avait réussi à au moins rayer la pierre de manière à la reconnaitre, mais ne s'attarda pas sur ce détail et reparti de plus belle en direction des cris qu'il avait entendu, et après avoir remit son épée dans le dos, en gardant une main sur la garde cependant.

Allait-il tomber plus tôt que prévu sur la chose qui semait la panique dans la mine?

[Allez on reprends! ]

Le jeune homme choisit de se rendre à l'endroit d'où venait le cri. Peut-être était-il parcouru par une once d'héroïsme? Ou par l'affut du gain s'il rapportait une information conséquente. Après avoir marqué le lieu d'où il venait il s'aventura alors dans la galerie.

Il avançait lentement, sur ses gardes avec comme simples bruits l'écho de ses pas. Le cri s'était tu un suspense se tenait maintenant en ce lieu. Durant son trajet il ne découvrit en tout cas rien ressortant de l'ordinaire: des roches sur les pans ainsi que parterre.

"N'approchez pas! Non, n'approchez pas!"

L'exclamation rompit la monotonie. Devant lui se tenait un homme portant de vieux vêtements et une torche à la main. Agito voulut utiliser sa lampe pour en voir davantage mais le personnage devant lui recula et cacha de suite son visage. Peur de la lumière? L'homme était en tout cas terrifié mais par quoi?

"Reculez! Stop"

Ainsi étaient ses ordres. Agito pouvaient néanmoins en décider autrement s'il voulait.

Il s'était donc lancé vers l'origine de ces cris avec la ferme intention de ne pas laisser un mineur laisser sa peau dans cette mine. Il avait été embauché pour ça après tout. Mais chose étonnante, les cris se turent juste après qu'il se soit lancé vers leur origine, ce qui ne laissait rien présager de bon.

Agito: °Me dites pas que j'arrive trop tard!°

Puis, au tournant d'un virage, il fini enfin par voir une silhouette dans la pénombre. Il s'arrêta immédiatement, la main toujours posée sur la poignée de son arme. Tout semblait trop calme, cela donnait une couleur malsaine au tableau. Cette personne, si c'était bien celle qui avait crié, ne l'avait sûrement pas fait pour rien. Vu l'endroit, tout le monde se doutait qu'être seul était la chose la plus sûre qui soit, et vu l'étendue des mines, il fallait sans doute marcher beaucoup pour trouver âme qui vive, c'était donc sans doute par désespoir que ce cri avait été poussé.

"N'approchez pas! Non, n'approchez pas!"

Agito avait déjà fait quelques pas pressés vers l'homme, mais s'arrêta en entendant ces mots. Il n'avait aucune idée de ce qui se passait et préférait éviter de prendre le moindre risque, risque qui avait l'air d'exister aux dires de ce type.
Il leva la lampe, désireux de savoir à quoi ressemblait son interlocuteur, mais celui-ci se cacha le visage. Etait-il trop sensible à la lumière à cause de sa vie dans les souterrains? Non, cela ne pouvait pas être cela, il avait également une lampe similaire à celle du mercenaire vagabond, il devait y avoir une autre raison, mais laquelle? Pour quelqu'un dans la panade et qui recevait de l'aide, masquer son faciès à quelqu'un venu l'aider devait être l'une des dernières préoccupations.

"Reculez! Stop"

A ces mots, il fit un pas en arrière en regardant bien attentivement les alentours. Ce qui avait déclenché cet appel à l'aide devait être dans les parages encore.

Agito: "Je me nomme Agito, j'ai été envoyé ici pour sécuriser la mine et tirer au clair les histoires de meurtre qui ont eu lieu. C'est vous qui avez appelé à l'aide juste avant n'est-ce pas? Qu'est ce qui se passe ici? Pourquoi avez-vous crié? Vous avez été attaqué?"

Puis, plusieurs mots ressortirent dans son esprit. Des mots qui formaient des phrases et qui racontaient une histoire... Il venait de se souvenir d'un récit qu'il avait entendu il y avait quelques temps. Il serra son arme en faisant un pas très prudent vers cet homme et en serrant la main qui portait Ankou. Il venait de se souvenir d'une des histoires infernales que son ärm à conscience lui avait narré une fois. D'ailleurs, n'était-ce pas l'ärm qui venait de lui souffler ces mots pour faire ressurgir ce souvenir en Agito? Peut-être.
La pensée qui venait de surgir en Agito était que peut être que cette personne n'était plus tout à fait elle-même, cela pouvait expliquer certaines choses.

Agito: "Montrez votre visage et déclinez votre identité!"

Il était prêt à interposer son arme si jamais l'homme devant lui faisait quelque chose de suspect, comme tenter de s'en prendre à lui par exemple.

L'homme face à Agito continuait de trembler affolé. Pourquoi? Que s'était-il passé? Le mystère restait entier. Il finit par brandir sa torche, telle une arme. Un rire sournois échappa ensuite à l'homme alors qu'Agito reculait d'un pas. L'homme avança, un pas, un deuxième pour ensuite lever sa torche et taper violemment sur le sol. Sa torche se brisa alors. Peu solide.

"Malédiction, qu'avez-vous fait! Je vais vous ...."

L'inconnu fit un pas en avant, montrant son visage. Un visage couvert de poussière, une barbe noire mal coupée et un regard hostile. Il semblait que le barbu projetait d'agir mais Agito d'une voix calme interrompit toutes actions.

L'homme resta alors sur place, baissa la torche avant de plisser les yeux pour mieux voir.

"Agito? Un messager?"

Il s'assit, se frotta les yeux et reprit:

"Mais, ce n'était donc que vous l'ombre qui se déplaçait? Et ma pioche ... euh ... ma torche, vous l'avez éteinte?"

Le type barbu reprenait son calme même s'il se posait des questions.

La scène s'avéra pour le moins étrange. L'homme n'avait pas vraiment eut l'intention (ou tout du moins ne semblait-il pas l'avoir) de répondre aux questions de Agito ou bien de se montrer coopératif. Un rire malsain éclata dans la galerie, rire qui n'annonçait rien de bon. L'homme s'était avancé en voyant que le mercenaire avait suivi la consigne de reculer. La suite fût très étrange, l'étrange personne leva sa torche et la frappa de toutes ses forces au sol, provoquant sa mise hors-service et projetant des éclats de verre tout autour. Il leva alors la voix pour dire quelque chose que Agito ne saisi pas totalement dans l'immédiat, à qui s'adressait-il? A lui? Mais il n'avait rien fait pour l'instant!

Cependant, maintenant que sa source de lumière était en miettes, il parût se décider à bien vouloir se montrer un tant soit peu coopératif et enleva sa main de devant son visage, laissant apparaître un faciès sale, fatigué, et méfiant; une méfiance qui paraissait particulièrement forte d'ailleurs, Agito se surprit à serrer son épée de plus belle. Heureusement, lorsque les questions arrivèrent, la situation sembla se calmer un peu. Le mineur (car il répondait à tous les critères physiques pour en être un) baissa sa torche désormais inutile et plissa des yeux.

"Agito? Un messager?"

Ce dernier relâcha sa prise sur son arme. Si ce type avait mal entendu ou comprit ce qu'il venait de dire, les choses semblaient s'être calmées, et un début de conversation normale avait pu s'engager.

"Mais, ce n'était donc que vous l'ombre qui se déplaçait? Et ma pioche ... euh ... ma torche, vous l'avez éteinte?"

Une conversation normale qui allait tourner autour d'un sujet pour le moins étrange. Agito haussa un sourcil, il pouvait jurer que ce mineur lui-même n'avait rien comprit à la situation, alors qu'il en était le protagoniste!

Agito: "Je vous l'ai dit, je ne suis pas une ombre mais un mercenaire qui est venu s'occuper des problèmes de la mine. Je suis arrivé il y a moins d'une minute ici et vous étiez déjà en train d'appeler à l'aide. Concernant votre torche, vous venez vous-même de la détruire en la frappant contre le sol."

La personne devant lui semblait reprendre son calme malgré le fait qu'il ne semblait pas comprendre ce qui lui était arrivé, voire même qu'il n'en ai même pas eu conscience!

Agito: "Comment vous appelez-vous? J'aimerais aussi savoir ce que vous faisiez seul ici, la mine est dangereuse, vous le savez, il vaut mieux éviter de s'y balader seul. Ensuite, je voudrais aussi savoir ce qui vous est arrivé durant ces cinq dernières minutes."

Il n'avait pas trop l'intention de ménager cet homme, il voulait surtout savoir ce qui s'était passé et pour cela il allait sans doute avoir besoin de la coopération du mineur dont il se méfiait toujours, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il gardait la main sur la poignée de son arme.

L'homme barbu resta assis un moment. En attendant, Agito tentait de justifier ce qu'il avait dit précédemment. Tentative désespérée ou qui se révèlerait concluante?

"Bien, bien .... "

L'homme chercha une gourde et but une gorgée. Il se racla ensuite la gorge pendant qu'Agito parlait. Mais difficile de dire si son interlocuteur lui portait attention ou non.

"Alors vous êtes un mercenaire et non pas un messager? Mais c'est quoi le problème déjà?"

Où il était bête, où le mineur ne comprenait rien à la situation de la mine. Ou alors n'était-il pas quelqu'un des lieux?

"Bien bien. Je vais vous raconter. Mais ... QU'AVEZ_VOUS FAIT DE MA PIOCHE! POURQUOI AI-JE UNE PIOCH ... ENFIN NON, UNE LAMPE TORCHE A LA MAIN!"

Il venait de gueuler d'un coup, faisant écho dans toute la galerie. Il avait également dû secoué les tympans de son interlocuteur. Mais le barbu en revanche, semblait ne pas s'en soucier. Il regarda à droite, à gauche avant de reprendre. Il toussa un peu avant.

"Bon bien, zut. Vous voyez ça!"

il brandit sa torche.

"Et bien c'est une pioche mais maintenant une torche mais non! C'était avant une pioche mais c'est maintenant une torche qui allume plus! Vous l'avez donc éteinte non? Je suis un mineur, j'ai entendu du bruit provenant d'ici. D'ailleurs regardez! Cette torche, elle est pas à moi!"

Il se mit alors à rire tout seul. Il était peut-être fou?

"Et je m'appelle Edward browns, enchanté et vous? Vous voulez savoir pourquoi j'ai crié? Et bien, j'avais une pioche mais maintenant une torche. Enfin, entre le moment où j'avais la pioche et puis la torche j'ai crié. Mais ....

Il se posa un instant, réfléchissant. Quelque chose le perturbait.

"Désolé, je comprends pas."

Il soupira.

Et ainsi se lança un discours qui n'allait sans doute pas marquer l'histoire de Mär Heaven, mais qui, de par son caractère assez étrange ou insolite aurait peut-être pu faire sourire un spectateur éventuel de par la décision qu'allait prendre Agito. Mais étant donné que nous lecteurs n'en sommes pas encore à ce stade, patientons en contentons nous pour l'heure de ce début de dialogue.

"Bien, bien .... Alors vous êtes un mercenaire et non pas un messager? Mais c'est quoi le problème déjà?"

Plus les secondes passaient et plus Agito restait perplexe devant ce personnage, et quelque chose lui disait qu'il avait intérêt à faire preuve de patience sous peine de perdre la raison. Il regrettait à vrai dire déjà le calme glauque de ces mines qui, lui au moins, ne donnait pas la migraine.

"Bien bien. Je vais vous raconter. Mais ... QU'AVEZ_VOUS FAIT DE MA PIOCHE! POURQUOI AI-JE UNE PIOCH ... ENFIN NON, UNE LAMPE TORCHE A LA MAIN!"

Le mercenaire sursauta suite au changement brutal de ton. Il eu instantanément une furieuse envie de balancer dans la figure de ce type son poing, mais se retint, s'efforçant de penser qu'il ne devait surtout pas recourir à la violence, surtout dans des conditions pareilles.


"Bon bien, zut. Vous voyez ça! Et bien c'est une pioche mais maintenant une torche mais non! C'était avant une pioche mais c'est maintenant une torche qui allume plus! Vous l'avez donc éteinte non? Je suis un mineur, j'ai entendu du bruit provenant d'ici. D'ailleurs regardez! Cette torche, elle est pas à moi!"

Il éclata de rire. Un rire qui semblait dépourvu de tout sens et qui avait le même effet qu'une craie crissant sur un tableau durant un examen, sauf qu'ici les deux protagonistes se trouvaient sous terre, loin de toute autre présence humaine et dans un endroit sombre où le danger existait.


"Et je m'appelle Edward browns, enchanté et vous? Vous voulez savoir pourquoi j'ai crié? Et bien, j'avais une pioche mais maintenant une torche. Enfin, entre le moment où j'avais la pioche et puis la torche j'ai crié. Mais .... Désolé, je comprends pas."

Trop c'était trop. Rien de ce que pouvait dire ce dénommé Edward n'avait de sens, Agito avait l'impression de parler à un sourd pour qui le langage des signes était une pure et dure insulte et qui ne savait pas non plus lire. Il y avait en plus un nombre incroyable d'éléments qui ne pouvaient pas être avancés par un homme travaillant dans cette mine, si ce type était un simple d'esprit, cela ferait belle lurette qu'il aurait déjà été abandonné par ses amis ou qu'une crasse lui serait arrivée. Ensuite, cette mémoire de poisson rouge dont il faisait preuve était quelque chose qui appartenait pour le mercenaire au domaine du jamais-vu. Il lui avait donné son nom à peine trente secondes plus tôt et il le lui redemandait déjà? Il n'arrivait même pas à convenablement s'expliquer dans un langage correct et avait trouvé le moyen de s'embrouiller dans l'emploi du passé et du présent en parlant de sa pioche! Sans parler de son attitude excessivement lunatique qui tranchait radicalement avec ce qu'il avait entendu en arrivant; à ce moment, l'homme semblait avoir conscience qu'un danger se trouvait là et faisait tout son possible pour en avertir Agito, là... il ne semblait plus avoir conscience de quoi que ce soit.

Et c'est à ce moment que le membre de la famille Ningirsu, famille assez étrange dans sa composition, mère aux coutûmes spartiates, père pour lequel même les enfants se devaient de consommer de l'alcool et faire la fête dès que possible, une soeur suivant sa mère sans se poser la moindre question et une autre amoureuse de son frère, décida de changer de stratégie. Il allait tenter quelque chose qu'il n'avait jamais tenté jusqu'alors (parce qu'il ne s'était jamais trouvé dans cette situation, il fallait bien l'admettre) et essayer de changer le niveau de conversation, conscient que l'approche actuelle ne le mènerait à rien.

Agito: "Enchanté Jefferd White, je suis Edmundo Radcliffe, messager venu dans la mine pour... attendez, ça va me revenir..."

Il réfléchi quelques instants de façon assez similaire à celle de ce Edwardo juste avant.

Agito: "Porter un message. Concernant votre pioche, il est normal que ce ne soit pas la votre puisque... MAIS NON! C'EST UNE TORCHE!"

Il se râcla la gorge après ce changement de ton brutal, encore plus que ce dont avait fait preuve le mineur.

Agito: "Enfin bref... D'ailleurs, on est où là? J'aimerais savoir ce que j'ai à faire ici... Heu... Ah si!"

Il se frappa le crâne, comme si quelque chose d'important venait de lui revenir.

Agito: "Je suis venu de loin jusqu'ici (où que ce soit) pour dire qu'il fallait faire plus attention à son matériel, d'ailleurs... OH NON!"

Il avait accroché son regard à la torche que tenait l'homme devant lui et qui était hors d'état de produire une quelconque lumière.

Agito: "J'Y CROIS PAS! MA BOUSSOLE! Hein? Mais non, c'est une pioche... ou une torche? Ah bah non, ce sera une pioche mais c'est une torche, suis-je étourdis! Donc..."

Puis il mit un genou à terre en prenant un air abattu et en frappant la roche du sol de son poing gauche.

Agito: "Pourquoi? POURQUOI?!! Enfin bref (dit-il en se relevant d'un air qui se voulait brusquement on ne peut plus calme), pourquoi vous avez cassé votre boussole? Vous savez que ça coûte cher ces trucs, d'ailleurs, ça coûte combien?"

Il avait donc décidé de rentrer dans le jeu de ce fou et de lui sortir un dialogue similaire, une façon pour lui de se défouler et qui pourrait peut être amener ce mineur à réagir autrement que de la façon dont il avait procédé jusqu'alors. Cependant, il ne s'était pas amusé un seul instant à le perdre de vue durant son délire, si jamais il décidait de passer du mode bavard incompréhensible au mode violent, il n'avait pas l'intention de se laisser faire.

L'homme devant lui finit par se lever mais avec un regard qui n'avait rien d'hostile. Enfin, juste la crasse sous les yeux qui lui donnait un air d'assassin, Mis à part, rien de bien inquiétant. Aussi, il n'avait plus qu'une lampe torche cassée et ses poings s'il voulait faire mumuse avec de la violence. Pas de quoi inquiéter un mercenaire un minimum compétent. (Encore faut-il qu'Agito entre dans cette catégorie, mais avec la scène qui venait de se passer, on l'aurait plutôt prix pour un comédien à l'humour décalé).

"Hey, Agito, enfin si tu t'appelles encore Agito? Tu m'avais donné un faux nom au début c'est ça? T'avais pas confiance?"

Il allait s'apprêter à rire mais la scène d'Agito devenait une représentation de l'homme il y a quelques minutes. L'homme ne se sentait cependant en rien visé. Allzheimer guettait sans doute la mine.

"Euh ... j'ai pas compris mais j'ai pas cassé ma boussole. Regardez!"

Il en sortit une tout comme celle qu'Agito avait reçue. Preuve qu'il venait du camp de mineurs.

"Sinon, la sortie c'est bien par là?"

Indiquant le chemin d'où venait Agito. Un début de conversation plus claire commençait?

Après ce bref (mais intense) moment de délire, le ton de la discussion allait sans doute redevenir un peu plus raisonnable. Ce très cher Edward semblait s'être un peu calmé et avait réussi à discerner les deux noms différents que Agito lui avait donné; il n'avait pas totalement perdu la raison et le sens de la réalité apparemment.

Agito: "Je suis Agito, je voulais simplement vérifier quelque chose. Vous m'avez dit vous appeler Edward Browns, vous confirmez?"

Ce sentiment de malaise qu'il avait eu en arrivant sur place et en le voyant réagir aussi étrangement ne s'était toujours pas dissipé. Et pendant qu'il songeait à cela, Edward lui montra sa boussole qui était intacte, il était moins atteint qu'il ne le pensait, à moins que ce passage de délire n'ai été que passager. Cela dit, cette boussole prouvait qu'il faisait bien partie de la mine et qu'il venait très probablement du camp de mineurs plus loin... ou pas! Il avait très bien pu en subtiliser une... ou bien la récupérer sur la dépouille de quelqu'un qu'il aurait tué? Mais les hypothèses partant trop loin, le mercenaire oublia cette dernière possibilité.


"Sinon, la sortie c'est bien par là?"

Il montra la galerie par laquelle Agito était arrivé, ce dernier se retourna et hocha la tête.

Agito: "Oui, c'est bien par là, si vous voulez retourner au campement (ce que je vous recommande fortement), c'est aussi ce chemin, vous devez avoir une carte sur vous pour vous repérer dans les tunnels non?"

Il dépassa le niveau de Edward pour aller inspecter un peu plus loin, juste derrière l'endroit où ce mineur étrange se trouvait lorsqu'il était arrivé, pour voir si il ne restait pas encore quelque chose de suspect. Il le faisait en jetant régulièrement un coup d'oeil en direction du mineur pour voir ce qu'il faisait. Pendant son inspection, il continua la conversation.

Agito: "Dites, Edward, vous pouvez me raconter votre journée? Tout ce dont vous vous souvenez si cela ne vous dérange pas."

L'homme repensa durant un moment à sa petite mésaventure. Sa venue dans la grotte, les galeries qu'il avait prises et enfin, sa rencontre avec Agito. Il expliqua ensuite, plus en détails sa journée au voyageur:

"Oui, évidemment"

D'une voix calme. Il ne semblait en rien fou dans un moment pareil.

"Comme beaucoup de mineurs, j'étais parti de bon matin. On était censé trouver de bon filons aujourd'hui en fouillant dans quelques recoins. La carte l'indique d'ailleurs."

Posant en même temps qu'il parlait sa carte, pareille qu'Agito à quelques notations sur les gisements possibles et quelques abréviations. Du langage de mineurs sans doute.

"Alors, au début, rien de bien extraordinaire. J'étais parti avec ma PIOCHE à la recherche de minerai. Je suis ensuite repartit au campement. Celui par là"

Montrant alors le campement qu'Agito aurait atteint s'il avait continué.

"Mais au campement, quelqu'un a signalé qu'un homme avait disparu mais qu'on avait entendu des voix. Je suis donc venu dans ces alentours car c'était ici le dernier endroit où la voix avait été entendue. Et puis, je me suis retrouvé face à vous sans ma PIOCHE mais avec une TORCHE!"

Voilà qui clôturait l'histoire. Une journée qui restait particulièrement incohérente. Où le mineur ne voulait tout simplement pas parler ou il lui était impossible de raconter ce qui s'était passé. Pourtant il avait crié, Agito en était témoin! Voilà qui ne résolvait pas l'affaire.

"ça vous ennuie qu'on continue cette conversation dehors si vous avez encore des questions? C'est pas que j'ai peur du noir mais je suis plus en état de miner sans PIOCHE et avec une lampe cassée. Je suppose que vous comprenez?"

Agito ne sembla pas réagir d'avantage lorsque ce Edward lui annonça qu'une autre disparition avait été reportée, mais ce détail n'avait pas pour autant échappé à son oreille. Et cette fois-ci, cela avait eu lieu dans un niveau bien plus proche de la surface que les précédents, ce qui était très mauvais signe. Sinon, que dire si ce n'était que ce mineur ne semblait pas se souvenir de ce qui s'était passé ces dernières minutes? Il avait crié, c'était un fait, sans ça, Agito ne serait pas devant lui à ce moment précis; ce qui gênait ce dernier, c'est qu'il n'avait aucun moyen de savoir ce qui avait fait crier Edward Browns, sans doute ce qui était responsable de la disparition de l'autre qui s'était volatilisé dans la mine, mais en rester à ce degré de détail ne faisait pas avancer l'affaire.

Agito: °Ca laisse donc deux solutions, ou bien cette chose lui a fait perdre la mémoire d'une façon ou d'une autre, ou bien il ne veut tout simplement pas me dire ce qui lui est arrivé. Quoi qu'il en soit...°

Il retourna enfin son regard vers Edward après avoir terminé son inspection de la galerie. Il n'y avait plus rien à cet endroit, ce qui avait fait hurler ce type était parti... ou bien était resté très bien planqué, et Agito avait le sentiment que la deuxième solution était la plus plausible. Il retourna en direction de la galerie par laquelle il était arrivé.

Agito: "Très bien, voila ce que nous allons faire, je vais vous ramener au campement d'où vous êtes partis, vous y resterez jusqu'à ce que la prochaine patrouille de garde y passe et vous leur raconterez tout ce qui s'est passé. Vous leur direz que le mercenaire que Kaamelot a embauché a rapidement vérifié le secteur et qu'il n'a rien trouvé et qu'il serait peut être intéressant d'envoyer deux ou trois hommes vérifier encore une fois qu'il n'y a vraiment rien, et vous remonterez avec eux. Et à l'avenir, ne vous baladez plus seul dans la mine, c'est compris? Le secteur est dangereux, et vu comment vous avez crié précédemment, vous avez dû vous en rendre compte il y a peu de temps, même si vous ne vous en rappelez plus."

Puis il parti en direction du campement qu'il aurait dû atteindre en faisant signe au mineur de le suivre. Il n'avait pas trop la tête à la discussion, mais il allait avoir besoin de se montrer plus social que d'habitude pour élucider ce mystère, aussi pendant le chemin continua-t-il ses questions.

Agito: "Au fait, vous m'avez parlé de voix, Enguerran m'a expliqué juste avant que je ne descende que c'étaient des bruits de pelles raclant le sol que l'on entendait, vous connaissez certains endroits où de tels bruits ont été entendus? Et si oui, vous pourriez me l'indiquer sur ma carte? Et vous avez déjà pu entendre ces fameux bruits en ce qui vous concerne?"

Agito jouait la carte de la sécurité et décida de raccompagner monsieur Browns à son camp. Le camp qu'Agito aurait du atteindre plus tôt s'il n'avait pas fait de détour avec le cri entendu.

"Ah, j'ai crié plus tôt?"

Edward restant encore amnésique sur ce point. Son attitude en rajoutait quand même sur ce point inconnu pour le mercenaire. Véritable caractère de Browns ou tentative de dissimulation complètement ratée?

"Des bruits de pelle? Je dirais plutôt des bruits de pioches. Mais les bruits de pioches, on en entends à longueur de journée dans les galeries donc pour moi, un écho d'un bruit de pioche, c'est pas suspect du tout. Enfin si, ça l'est un peu plus quand c'est la pause diner mais vous savez, sauter un diner pour trouver une perle rare, c'est du bénéfice! Je peux donc pas me plaindre d'un travailleur motivé à trouver un bon filon!"

Dit-il en plaisantant.

Les deux hommes rebroussèrent chemins, Agito put confirmer qu'il n'était point perdu en passant devant la pierre marquée par sa lame. Ils prirent ensuite le tunnel. Ils arrivèrent ensuite, après une vingtaine de minutes de marche à ce qui semblait être le campement indiqué sur la carte.

"Bien, bien. Je vais faire comme vous avez dit! Je vais raconter ma mésaventure et chercher une nouvelle pioche. En espérant pas avoir une pioche toute pourrie. Vous savez, notre matériel est pas des plus résistant! Et dire qu'on ressort du minerai de riche! C'est injuste, voilà tout!"

Agito avait maintenant champ libre entre reprendre sa recherche et s'aventurer dans les profondeurs de la mine, rebrousser chemin et tenter de comprendre ce qui s'était passé là où il avait rencontré Edward ou encore faire un léger diagnostic de la situation à Enguerran.

(HRP: I'm back!)

Il était arrivé au camp avec ce Edward qui lui paraissait de plus en plus suspect au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient en sa compagnie. Il en avait assez de rester avec lui et n'avait plus eu qu'une idée en tête depuis leur rencontre: le lâcher au camp et retourner à son boulot en solo. Ils avait passé le reste du trajet silencieusement, laissant le seul bruit de ses pas faire marcher leurs oreilles. Arrivé à destination, le mercenaire laissa donc le mineur vaquer à ses occupations, même si son instinct lui disait qu'il s'agissait d'une mauvaise idée; le fait qu'il n'ai pas répondu à toutes ses questions était assez inquiétant quand on rajoutait à cela l'ambiance qui régnait dans les mines.

Il eu donc à faire face à un choix. Il pouvait retourner là où il avait trouvé Edward pour tenter de voir si quelque chose n'était pas resté sur les lieux; certes, cela ralentirait considérablement sa descente vers les prodondeurs, à l'endroit où Enguerran lui avait dit d'aller faire sa reconnaissance, et peut être que plusieurs personnes finiraient comme les deux qu'on avait retrouvé dans la semaine, et sans doute comme le bras droit de celui qui devait être le chef de la garde ici, mais d'un autre côté, même si il avait déjà été inspecter plus tôt, il avait la certitude que maintenant que l'épisode de Edward était passé qu'il était inutile d'avoir à aller chercher les ennuis au plus profond des mines. La seule chose anormale qui s'était produite ces derniers temps était cette série de morts, et ce à quoi avait assisté Agito plus tôt n'avait rien de normal, on pouvait donc se douter qu'il y avait un rapport avec ce qui se passait ici. En plus, peut être que rien de spécial n'était apparu parce que Agito n'était alors pas seul, les disparus précédents s'étaient toujours baladés seuls avant de connaître leur fin prématurée. La chose qui rôdait préférait peut être s'en prendre aux proies isolées, auquel cas il lui faudrait être seul pour voir quelque chose d'intéressant. L'autre chose qui penchait vers le retour en arrière vers ce secteur était que si ce qui s'y était passé était bien lié avec le responsable des meurtres, cela voulait dire que la chose était remontée dangereusement près de la surface. Cet argument suffi à convaincre le mercenaire que revenir en arrière, seul, était la meilleure chose à faire.

Il reparti donc sur ses pas, en suivant le chemin en sens inverse jusqu'à retourner dans la galerie où il avait rencontré l'étrange mineur. Si auparavant le fait d'être éloigné des secteurs profonds lui faisait relâcher sa vigilance, cette fois-ci, il savait qu'il y avait une probabilité non négligeable pour que ce qui rôdait dans cette mine se trouve à proximité. Il resta donc particulièrement aux aguets (utilisation de physiologie améliorée au niveau 1) pour revenir au lieu de sa rencontre insolite, et cette fois-ci il prit bien le temps de regarder partout et de s'aventurer au-delà du lieu où s'était trouvé Edward lorsqu'il l'avait croisé, s'enfonçant encore plus loin dans la galerie en s'efforçant de laisser des traces comme il l'avait fait précédemment sur la roche si il était possible de le faire sans abîmer de trop son arme; il allait en avoir besoin. Il n'essayait absolument pas d'être discret, il préférait même être remarquable, cela lui épargnerait d'avoir à chercher trop longtemps si cette chose venait à lui. Par contre, il était plus attentif que jamais à ce qui se passait tout autour de lui.

[Oulaa désolé, j'ai été un peu occupé]

Après un trajet calme; Edward lâcha Agito pour partir au sein du campement. Cependant, alors qu'il était censé obéir aux ordres d'Agito et raconter ce qu'il s'était produit, Agito put observer un détour vers ce qui ressemblait être un coin de détente avec alcool à la clef. Visiblement, le vieil homme avait un sens des priorités toute autre de la vision du mercenaire. Edward finit ensuite de disparaître du regard d'Agito.

Le mercenaire quand à lui, décida de rebrousser chemin, sans y rencontrer la moindre trace suspecte. La mine n'avait pas changé depuis son premier passage. Puis il arriva à l'endroit où il avait rencontré le mineur. Il ne s'était point trompé d'endroit, les morceaux de verres de la lampe torche traînaient toujours sur le sol. Il n'avait plus que comme mission, d'inspecter les lieux et s'avança alors. Il y trouva dans un premier temps rien qui clochait pour une mine. Quand en avançant, il finit par heurter quelque chose au sol qui manqua de le faire tomber. Et la chose en question était ..... une pioche! Une pioche de mineur, prête à l'emploi. Cette dernière gisait par terre. Mais tout aussi étrange, des flaques d'une sorte de liquide verdâtre se trouvaient à proximité de la pioche. Ces dernières, bien que peu grandes se retrouvaient être en nombre et elles continuaient plus en profondeur dans la galerie.

Agito soupira en voyant Edward se diriger vers le débit de boisson. Un soupir dans lequel l'exaspération se faisaient entendre sans difficulté. Ce type venait de vivre un passage particulièrement étrange dans sa misérable vie de mineur, il pouvait faire quelque chose pour améliorer la situation de la mine de diamants, il lui suffisait simplement d'aller faire part de ce qui venait de se passer aux gardes, mais non; il préférait aller se bourrer la gueule plutôt que de s'occuper des affaires importantes tout de suite.
Cependant, il ne s'amusa pas à aller chercher le mineur et à le ramener par la peau du cou aux gardes pour le forcer à raconter ce qu'il avait vécu, ce n'était certainement pas à lui de le forcer à faire ce qu'il devait faire, il était supposé être suffisamment grand pour cela. Le mercenaire tourna les talons et reparti par là d'où il venait, laissant avec un certain soulagement toute forme de compagnie humaine, ne gardant comme autre présence que Ankou qui était toujours aussi silencieux.

Il n'eut pas trop de difficultés à retrouver l'endroit où il avait retrouvé Edward. Il reconnu rapidement la marque qu'il avait faite avec son arme comme repère et s'engagea de nouveau dans la galerie, les sens de nouveau aux aguets. Il retrouva l'endroit exact où l'autre illuminé s'était tenu lorsqu'ils s'étaient croisés, il y avait encore les débris de la lampe du mineur (il aurait été étonnant de ne pas les retrouver!). Plissant les sourcils, Agito fit quelques pas pour commencer son inspection, mais s'arrêta brutalement pour fixer l'obscurité.

Agito: "Je suis seul! Je fais pas la proie rêvée actuellement? Tu veux pas sortir?"

Il resta immobile quelques instants, espérant une quelconque réaction dans les ténèbres, même si il se doutait qu'il n'aurait pas le droit à une quelconque réponse. Il soupira pour continuer à avancer en direction de l'autre côté du tunnel, la partie qu'il n'avait pas eu l'opportunité de voir avant. Il marcha peu de temps avant de manquer de trébucher sur la pierre froide du boyau. Pestant, il baissa sa seule source de lumière pour voir ce qui se trouvait au sol, n'ayant pas eu vraiment l'impression d'avoir affaire à une bête pierre, et il eu raison. Ce qui se trouvait juste à ses pieds était un outil qu'il avait déjà maintes fois croisé depuis qu'il était arrivé ici, il l'avait vu à chaque fois qu'il avait croisé des mineurs ou presque: une pioche. Il se baissa pour la ramasser et l'inspecter. Elle n'avait rien de particulier, c'était... une pioche! Simple, classique, et sans doute efficace pour la récolte de minerais divers et variés; était-ce celle de Edward? Il y avait des chances! A priori, il n'avait pas rêvé au sujet de son outil, même si Agito ne s'en serait certainement pas encombré si il avait dû aller sur les traces d'une équipe disparue comme l'avait annoncé Edward dans son récit.

Agito: °Tsch... Au moins il sera heureux d'apprendre que sa pioche n'est pas perdue... à condition qu'il retrouve le chemin pour la récupérer.°

Car le mercenaire ne s'en encombra pas. Il la laissa au sol et retourna son regard vers le reste de la galerie. Edward ferait l'effort d'aller la récupérer lui-même si jamais il y tenait tant que ça, Agito avait d'autres chats à fouetter, comme par exemple trouver la raison de l'état dans lequel se trouvait le mineur lorsqu'il l'avait trouvé!
Et heureusement, la pioche ne fut pas le seul élément intéressant dans cet endroit. Un peu plus loin, le sol lui paru prendre une couleur assez singulière. En regardant un peu plus en détail, il vit que de nombreuses flaques étranges étaient étendues par terre. Curieux, Agito alla retrouver la pioche pour voir si ce liquide n'était pas situé sur l'outil. Un scénario s'était instantanément formé dans son esprit. Edward avait parfaitement pu tomber sur la terreur des profondeurs qui l'avait aussitôt attaqué; sa réaction aurait pu être de se défendre avec tout ce qu'il avait sur lui: sa pioche. Il aurait peut être pu réussir à blesser la chose, auquel cas ce liquide pourrait être son sang, et il serait logique d'en retrouver sur la pioche.

Après s'être imagé toute la scène dans sa tête, il releva le regard vers la suite du passage. Les flaques allaient dans cette direction, il y avait fort à parier que la chose responsable du cri qu'il avait entendu tout à l'heure et qui l'avait mené à Edward était parti par-là. Il délaissa ses théories et s'élança dans cette direction, conscient que la chose devait avoir eu le temps d'aller assez loin depuis tout à l'heure; le temps n'était pour l'instant pas un problème. Il parti donc sur les traces de ce qui avait laissé toute cette matière liquide, tous les sens aux aguets (utilisation de Physiologie améliorée: niveau 1)